Fête Des Mères 2018 : Pourquoi Jane Kennedy Admire Sa Mère


Cette année, la fête des Mères est le dimanche 13 mai. Jane Kennedy vit à Newmarket (Ontario), où elle travaille comme enseignante. Elle s’occupe aussi de sa mère, Eileen, qui a reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer en 2016.

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J’ai souvent entendu les gens dire « Ta mère est si forte! » lorsqu’ils la décrivaient. Étant la cadette de 6 enfants, je n’ai jamais vraiment compris ce qu’ils voulaient dire. Pourquoi tout le monde la décrivait comme une personne « forte »?

Hé bien… à 25 ans et  avec 4 enfants, c’était une maman assez jeune par rapport aux standards d’aujourd’hui : mes frères, Keith et Kevin, sont nés en 1955 et 1956, et mes sœurs jumelles, Donna et Diane, en 1957. Puisque mon père se déplaçait beaucoup pour le travail, c’est ma mère qui s’occupait de la maison, élevant seule mes frères et sœurs. Je crois que c’est ça être « forte ».

Puis, en 1961 est arrivée Pammie. C’est la sœur que je n’ai jamais connue. Je suis venue au monde en 1963 et la leucémie l’a emportée à l’âge de 4 ans. Perdre Pammie fut difficile pour ma mère, mais elle a continué à aller de l’avant avec sa jeune famille. C’est ce qui l’a aidée à faire face à la perte de l’un de ses enfants chéris. Je crois que c’est ça aussi être « forte ».

Quelques années plus tard, dans les années 70, Diane a reçu un diagnostic de sclérose en plaques à 20 ans. Pendant les 17 années qui s’en sont suivies, ma mère s’est occupée de Diane, en l’aidant à combattre cette maladie aussi longtemps qu’elle en fut physiquement capable, jusqu’à ce que Diane nous quitte à 37 ans. Ma mère a toujours été là pour Diane. Voilà une autre manière de définir être « forte ».

Tout au long de ces années, j’ai remarqué comment ma mère était toujours présente pour s’occuper de son cadeau le plus précieux—sa famille. Elle s’est occupée de Pammie et de Diane. Elle a pris soin de son père et de son mari, tous les deux aux prises avec le cancer. Elle a pris soin de sa mère qui était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle a été l’aidante de tant de personnes, tout en ayant elle-même survécu au cancer.

En regardant ma mère en action, prenant soin des personnes qui lui étaient les plus proches, je ne pouvais m’empêcher d’admirer sa force : elle s’est dévouée à sa tâche avec tant de patience, d’amour et de compréhension. C’est ce que les gens voulaient dire lorsqu’ils prononçaient ces paroles.

Maintenant que ma mère a reçu son diagnostic, il est temps pour mon frère et moi de nous occuper d’elle. À mesure de la lente (fort heureusement) progression de la maladie, j’ai appris à vivre avec elle au quotidien. On s’assure quand même d’adapter constamment notre routine et notre style de vie pour l’aider à vivre avec la maladie.

Mon mari et moi-même élevons encore une famille. Lorsque ma mère est venue vivre avec nous il y a 6 ans, elle n’était pas atteinte de la maladie d’Alzheimer. Mon mari, mes amis et moi-même l’avons vue changer. Elle est perturbée certains jours et pas trop sûre de qui nous sommes. Cependant, même dans ces moments, nous lui sommes familiers à un certain niveau. Pour le moment, ces trous de mémoire sont assez brefs en général. À mesure de la progression de la maladie, nous continuerons à nous adapter à ses besoins jusqu’à ce que ça ne soit plus possible.

Je suis contente que ma mère soit encore très mobile et qu’elle puisse encore bien se déplacer seule dans la maison. Parfois, il faut lui rappeler de satisfaire quelques-uns de ses besoins personnels, et des préposés aux soins personnels nous prêtent main-forte deux fois par semaine. Cela nous aide à aller de l’avant, tout en lui permettant de vivre avec nous et de voir grandir ses petits-enfants.

Ma mère a une routine quotidienne qui, nous le savons, est si importante pour les personnes atteintes de l’Alzheimer ou d’une autre maladie cognitive. Six jours par semaine, elle se rend au D.A.Y. Centre de la Société Alzheimer de la région de York à Aurora. Elle participe quotidiennement au programme sans hésiter, où elle stimule son cerveau socialement et émotionnellement. Lorsqu’elle revient à la maison, elle se joint à notre routine familiale de la soirée. Là encore, elle se sent impliquée socialement et émotionnellement grâce à nous!

Tout ce que j’espère, c’est de m’occuper d’elle aussi bien qu’elle l’a fait. Cela ne veut pas dire que nous ne traversons pas des hauts et des bas — nous avons des moments de bonheur, de tristesse, de frustration et d’anxiété. Je me rappellerai cependant toujours d’appliquer les leçons que j’ai apprises d’elle : continuer à aller de l’avant et toujours être là pour sa famille.

Je crois que la « force » dont les gens parlaient en décrivant ma mère est la même qui l’aide à continuer aujourd’hui à 86 ans. Je suis heureuse qu’elle vive avec moi et puisse encore faire partie de notre famille!

Maman… joyeuse fête des Mères! Merci pour toutes ces précieuses leçons que tu m’as enseignées. Peut-être qu’un jour, moi aussi, je serai aussi « forte » que toi!