Rencontre avec nos chercheurs : Matt Parsons, Université Memorial
Le docteur Matthew Parsons, professeur adjoint de sciences biomédicales à l’Université Memorial de Terre-Neuve, nous parle de ses recherches et de la manière dont elles pourraient entraîner la mise au point de nouveaux traitements préventifs.
Depuis mon premier cours de premier cycle en neurosciences, j’ai toujours été fasciné par la manière dont le cerveau donnait naissance et conservait les souvenirs. Récemment, cependant, j’ai eu la malchance d’être le témoin privilégié de la progression cruelle du déclin cognitif chez les membres de ma famille qui sont atteints d’une maladie cognitive. Aussi, mon souhait d’étudier la maladie d’Alzheimer et les autres formes de maladies cognitives est alimenté par ce lien personnel et par ma passion qui consiste à comprendre comment nous apprenons et construisons nos souvenirs. Il l’est également grâce à ma profonde conviction qu’en comprenant mieux comment des processus cellulaires normaux trahissent le cerveau d’une personne, nous serons en mesure de prévenir ou de retarder le déclin cognitif de manière significative et d’améliorer grandement leur vie et celle des membres de leur famille.
Songez à cela : le Nord-Américain moyen connait environ 600 personnes. La maladie d’Alzheimer, une maladie qui prive progressivement une personne de ses fonctions cognitives et de sa conscience de soi, touche 1 Canadien de plus de 65 ans sur 20. Faute de recherches supplémentaires, 30 personnes que vous connaissez développeront la maladie d’Alzheimer.
Bien que nous ayons fait d’énormes progrès dans notre compréhension de la maladie, il y a encore beaucoup à apprendre. C’est pourquoi, grâce à la subvention reçue de la Société Alzheimer, je veux étudier la maladie d’Alzheimer au niveau des synapses, c’est-à -dire le minuscule espace permettant aux cellules du cerveau de communiquer les unes avec les autres. On pense que l’efficacité avec laquelle elles communiquent entre elles est compromise au stade léger de la maladie d’Alzheimer, bien avant leur mort. Aussi, les recherches que je mène en laboratoire visent à mieux comprendre pourquoi la communication se dégrade. J’ai pour objectif ultime d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pouvant prévenir ce dysfonctionnement synaptique ainsi que la mort de la cellule qui s’ensuit. Si nous pouvons comprendre les causes profondes de ces changements précoces, nous pourrons alors mettre au point des thérapies pouvant être administrées dans les premiers stades de la maladie, avant que ne meurent les cellules du cerveau.
Pour découvrir des traitements plus efficaces contre la maladie d’Alzheimer, il nous faut comprendre la maladie sous de nombreux aspects : du comportement des cellules dans une boîte pour culture, aux essais cliniques chez les personnes atteintes de la maladie. Ce type de recherche est notoirement couteux, qu’il s’agisse des salaires des assistants de recherche, des bourses pour étudiants, des fournitures, du matériel de laboratoire ou du coût des médicaments eux-mêmes. Virtuellement, tout ce que nous savons déjà et que nous découvrirons au sujet de la maladie dépend des sources de financement, comme la Société Alzheimer. C’est pourquoi, en tant que nouveau chercheur, il m’est impossible d’exprimer avec des mots ce que représente cette opportunité et combien je suis reconnaissant envers le Programme de recherche de la Société Alzheimer.