Les mythes et les réalités entourant les troubles neurocognitifs
Les mythes et les idées fausses au sujet de la maladie d’Alzheimer abondent : qu’est-ce que c’est, qui l’attrape et comment affecte-t-elle les personnes qui en sont atteintes. Ces mythes empêchent les gens de comprendre la maladie et d’aider les personnes touchées.
Pourquoi dissiper les idées fausses sur les troubles neurocognitifs est-il important?
Plus vite nous dissipons les mythes entourant la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs, plus nous pourrons répondre aux réalités de ces maladies.
Vous pouvez contribuer à dissiper ces mythes en :
L’âge et les suppositions
⇀ Mythe : Les troubles neurocognitifs font partie du processus de vieillissement normal. Aussi, quand je serai vieux, je serai moi aussi atteint d’un trouble neurocognitif.
Réalité : Les troubles neurocognitifs ne font pas partie du processus de vieillissement normal.
La plupart des gens ne développent pas ces maladies en vieillissant. On ne sait pas ce qui cause exactement les troubles neurocognitifs. On sait cependant que certains facteurs de risque et des problèmes médicaux sous-jacents (comme le diabète et les AVC) peuvent augmenter ce risque.
La plupart des facteurs de risque des troubles neurocognitifs sont évitables. Comme toute autre maladie, si nous prenons des mesures pour gérer ces risques évitables, il est possible de réduire les chances d’être atteint d’un trouble neurocognitif.
⇀ Mythe : J’ai des pertes de mémoire. Cela signifie que je suis atteint d’un trouble neurocognitif.
Réalité : Les pertes de mémoire peuvent faire partie du processus de vieillissement normal. Cela ne signifie pas que vous êtes atteint d’un trouble neurocognitif.
Il est naturel d’oublier certaines choses de temps en temps. Si vos pertes de mémoire sont assez graves pour affecter votre mode de fonctionnement quotidien et diminuer votre qualité de vie, contactez votre médecin ou un professionnel de la santé qualifié aussi rapidement que possible.
Découvrez-en plus sur l’obtention d’un diagnostic.
Perdre la mémoire n’est pas l’unique signe des troubles neurocognitifs. Les premiers symptômes ne sont pas les pertes de mémoire. Si vous observez des changements d’humeur, de comportement ou de capacité inexpliqués, contactez votre médecin.
Découvrez les 10 signes précurseurs des troubles neurocognitifs.
⇀ Mythe : Les troubles neurocognitifs n’affectent que les personnes plus âgées.
Réalité : Les personnes dans la quarantaine, la cinquantaine et la cinquantaine peuvent elles aussi être atteintes d’un trouble neurocognitif.
Les troubles neurocognitifs sont des maladies cérébrales progressives et dégénératives. Les personnes de plus de 65 ans sont plus enclines à en être atteintes, mais avant cela on parle de troubles neurocognitifs à début précoce.
Découvrez-en plus sur les troubles neurocognitifs à début précoce.
⇀ Mythe : Les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif ne comprennent pas ce qui se passe autour d’elles.
Réalité : L’expérience de chacun avec les troubles neurocognitifs est différente. Personne ne peut supposer le niveau de compréhension d’une personne atteinte sans parler avec elle au préalable.
Toutes les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif ont le droit d’être traitées avec respect. Et malgré tout, dès la réception de leur diagnostic, leurs capacités font l’objet de suppositions sans aucun fondement.
Une personne au stade léger de la maladie d’Alzheimer ou d’un autre trouble neurocognitif n’a que quelques troubles légers à cause des symptômes. Elle peut prendre soin d’elle, prendre des décisions la concernant et n’a souvent pas besoin d’aide. Si vous pensez qu’elle pourrait avoir besoin d’aide, il est plus respectueux de le lui demander plutôt que de supposer.
Découvrez-en plus sur comment être ami des personnes atteintes d’un trouble neurocognitif.
Bien qu’une personne au dernier stade de la maladie pourrait ne pas toujours communiquer avec vous directement, elle pourrait encore reconnaître et comprendre les sentiments derrière vos gestes et vos paroles. Il est important d’essayer de communiquer avec elle en utilisant tous les sens, comme le toucher ou en écoutant de la musique.
Découvrez-en plus sur comment communiquer avec une personne atteinte d’un trouble neurocognitif.
Qu’est-ce qui provoque les troubles neurocognitifs?
⇀ Mythe : Puisqu’une personne de ma famille est atteinte d’un trouble neurocognitif, je vais moi aussi en être atteint.
Réalité : De manière générale, la génétique familiale ne provoque pas les troubles neurocognitifs.
Bien que la génétique joue un rôle dans le développement de certains troubles neurocognitifs, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, la majorité des personnes atteintes n’ont pas de lien génétique solide ou connu. Par exemple, moins de 5 % de toutes les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer l’ont héritée d’une personne de leur famille.
Découvrez-en plus sur le dépistage génétique et la maladie d’Alzheimer.
⇀ Mythe : Le tabagisme provoque les troubles neurocognitifs.
Réalité : Le tabagisme ne provoque pas en soi les troubles neurocognitifs, mais c’est l’un des facteurs de risque les plus importants.
Bien que les fumeurs ne soient pas tous atteints d’un trouble neurocognitif, le tabagisme représente encore un risque important. Selon un rapport d’Alzheimer Disease International (ADI), les fumeurs augmentent leur risque de développer un trouble neurocognitif de 45 %.
La bonne nouvelle est que le tabagisme est un facteur modifiable. Arrêter de fumer diminuera ce risque.
Découvrez-en plus sur les facteurs de risque modifiables.
⇀ Mythe : L’aluminium provoque des troubles neurocognitifs.
Réalité : Il n’existe aucune preuve qui démontre que l’aluminium provoque des troubles neurocognitifs.
Les recherches actuelles n’offrent aucune preuve convaincante quant à un lien entre l’exposition à l’aluminium et le développement des troubles cognitifs.
Découvrez-en plus sur les risques non prouvés de troubles neurocognitifs.
Prévention et traitement
⇀ Mythe : Il existe un remède contre les troubles neurocognitifs.
Réalité : Il n’existe actuellement aucun remède contre les troubles neurocognitifs, mais cela ne signifie pas qu’il n’y en aura jamais.
Les troubles neurocognitifs, y compris la maladie d’Alzheimer, sont incurables. Cependant, des médicaments, du soutien et des soins apportés tôt dans l’évolution de la maladie peuvent aider à gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie.
Et, puisque les troubles neurocognitifs ne font pas partie du processus de vieillissement normal, cela signifie qu’un remède est possible. Pendant que vous lisez ces quelques lignes, sachez que des chercheurs au Canada et dans le monde entier travaillent d’arrache-pied pour en apprendre plus sur les troubles neurocognitifs.
Si nous pouvons mieux comprendre ces maladies et comprendre ce qui les provoque, alors, nous pourrons travailler à l’élaboration de meilleurs traitements et d’un remède. Nous n’y sommes pas encore, mais, un jour, nous réussirons.
⇀ Mythe : Les troubles neurocognitifs sont évitables.
Réalité : Aucun traitement efficace ne permet de prévenir ou stopper la progression des troubles neurocognitifs.
Bien qu’aucun traitement ne puisse prévenir ou inverser les effets des troubles neurocognitifs, quatre médicaments approuvés peuvent aider à gérer les symptômes de la maladie d’Alzheimer, le type de trouble neurocognitif le plus répandu. Ces médicaments peuvent aussi être efficaces pour gérer les symptômes des autres troubles neurocognitifs.
Découvrez-en plus sur les médicaments approuvés pour traiter les troubles neurocognitifs.
Il apparaît de plus en plus clairement que de saines habitudes de vie peuvent réduire le risque. On notera :
- Être physiquement actif
- Être socialement actif
- Stimuler son cerveau
- Manger sainement
- Faire des choix sains et éclairés
- Gérer votre stress
Découvrez-en plus sur comment réduire votre risque de trouble neurocognitif.
⇀ Mythe : Certaines vitamines, compléments et stimulants de la mémoire peuvent prévenir et traiter les troubles neurocognitifs.
Réalité : Bien que ces traitements puissent vous aider à gérer le stress et réduire certains des symptômes, ils ne permettront pas, au final, d’arrêter ou d’inverser le déclin cognitif qui accompagne les troubles neurocognitifs.
De nombreuses études ont été menées sur les traitements supposés, comme l’huile de noix de coco, les remèdes à base de plantes et les compléments alimentaires. Cependant, les études établissant un lien entre ces substances et une prévention efficace des troubles neurocognitifs ne se sont pas montrées concluantes.
Découvrez-en plus sur les traitements alternatifs des troubles neurocognitifs.
⇀ Mythe : La marijuana peut prévenir et traiter les troubles neurocognitifs.
Réalité : Bien que des études prometteuses sur les effets du cannabis soient en cours, il n’existe actuellement aucune preuve de son utilité pour traiter ou prévenir les troubles neurocognitifs.
Plus de recherches sont en cours pour étudier les utilisations possibles du cannabis, y compris comment celui-ci pourrait réduire l’agitation des personnes atteintes.
Découvrez-en plus sur le cannabis et le traitement des troubles neurocognitifs.
Vivre avec un trouble neurocognitif
⇀ Mythe : Si je reçois un diagnostic de trouble neurocognitif, ma vie est finie.
Réalité : Il est possible de bien vivre avec un trouble neurocognitif, et cela pendant de nombreuses années.
De nombreuses personnes ayant reçu un diagnostic de trouble neurocognitif mènent une vie active et pleine de sens pendant de nombreuses années. Elles ont un sens du devoir et n’ont pas l’impression que leur vie est terminée. Comment les gens vivent-ils avec ces troubles?
- Les études démontrent que de saines habitudes de vie peuvent aider à ralentir la progression de la maladie. Des exemples de ces choix comprennent avoir un régime alimentaire sain, faire régulièrement des exercices, conserver son réseau social et stimuler son cerveau.
- Un diagnostic précoce et les médicaments peuvent également aider. Bien qu’ils ne fonctionnent pas pour tout le monde, les médicaments sont le plus efficaces au stade précoce de la maladie. C’est pourquoi il est important d’établir un diagnostic le plus tôt possible.
- Il est également important que les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif puissent accéder à des programmes et des services qui soutiennent leur qualité de vie.
- Certaines personnes atteintes d’un trouble neurocognitif canalisent leur énergie dans la prise de parole en public et la défense de la cause pour sensibiliser le public et atténuer la discrimination et les jugements à l’encontre des personnes atteintes d’un trouble neurocognitif.
Découvrez-en plus sur le parcours avec les troubles neurocognitifs.
⇀ Mythe : Les personnes atteintes d’un trouble neurocognitif deviennent violentes et agressives.
Réalité : La violence et les agressions ne sont pas exclusives aux personnes atteintes d’un trouble neurocognitif. Si une personne atteinte agit de manière agressive, cherchez à comprendre ce qui peut provoquer le comportement avant de prendre des mesures pour l’aider.
Les changements de comportement de la personne peuvent être un signe de dommage cérébral provoqué par un trouble neurocognitif. Ces changements sont souvent provoqués par des difficultés à comprendre le monde qui l’entoure et par une plus grande difficulté à communiquer. Ces problèmes empêchent la personne d’exprimer ses besoins.
Une personne atteinte d’un trouble neurocognitif pourrait répondre à quelque chose de négatif, déconcertant ou perturbant dans son environnement en s’exprimant physiquement (p. ex. en mordant, frappant, poussant, etc.) ou verbalement (p. ex. en criant ou en injuriant).
En comprenant les besoins de la personne, vous pouvez l’aider à faire face à la situation et à réduire les comportements réactifs, comme l’agression.
Voici quelques suggestions et stratégies :
- Prenez des mesures pour que l’environnement soit aussi calme et agréable que possible. Cela peut éviter de nombreuses situations difficiles pour la personne atteinte et les personnes de son entourage.
- Si un comportement agressif se produit, cherchez la cause immédiate, comme la télévision qui va trop fort. Si vous ne savez pas ce qui est à l’origine du comportement, prenez des mesures pour réduire ses effets, ou vous en débarrasser.
- Répondez de manière encourageante et rassurez la personne d’une voix douce.
- Parfois, une personne n’a besoin que d’espace et de vie privée.
- Si votre sécurité est menacée, quittez les lieux.
- Souvenez-vous : c’est la maladie, et non la personne, qui provoque ce comportement.
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